À la main tendue… il fixa les pavés du parvis …
L'Église Saint Gontran libère son peuple. Il se répand sous le soleil ardant dans cet hiver sec. Pleuvra-t-il un jour ? Le peuple de Dieu stationne en îlots d'affinité élective. Les humbles, dont le cœur bat dans le silence de leur action de grâce, s'échappent par les venelles. Monsieur Dékeroc franchit le portail, à petits pas aventureux, il se pose sur le parvis, vêtu de sa soutane que recouvrent les ornements de sa liturgie. Des paroissiens rassurés de son prêche mesuré, si convenablement tempéré, le saluent. Ils lui tendent une main qu'il saisit comme le mât du navire en perdition et réussit à rentrer au port. Il est heureux, nul n'est venu bousculer ses certitudes. Et voilà, tout chavire ! Il a osé. Celui qu'il redoute le plus est là ! Que n'a-t-il entendu la messe chez les Saint Pierre ou mieux Saint Pie X ! Non, il est-là avec la certitude de sa fidélité. Il est totalement et simplement catholique. Il n'affirme rien d'autre, pas même le moindre courant. Insupportable de ne pouvoir le classer, le cataloguer. Ce type se proclame l'anarchiste du Bon Dieu, un cauchemar. Qu'a-t-il à s'encombrer de ce paroissien ? Il ne respecte ni ordre ni convenance. Qu'a-t-il besoin de dire la vérité ? Bien sur que le cardinal Bergoglio n'est pas pape, mais pas besoin de le dire. Pourquoi, ai-je écouté sa vidéo ? Certes, ma hiérarchie s'est-tue sur cette modification de la constitution. Pourquoi, faudrait-il qu'elle renverse ses liens avec le pouvoir ? Nous lui sommes redevables de ses largesses fiscales, cela vaut bien une parole mesurée. L'ordre doit être maintenu. Il a osé me tendre la main. Il ne m'attirera pas dans l'aventure de la liberté et quant à la vérité qu'elle n'échappe pas de la sacristie… Il ne posa pas son regard sur lui… Il ne prit pas sa main… Il contempla les pavés du parvis, retenant sa respiration… Enfin délivré ! Il lui a tourné le dos…
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