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Photo du rédacteurPierre Aubrit

Violences conjugales : Des culpabilités non-assumées...


PIERRE-CHARLES AUBRIT SAINT POL

(Ce texte est disponible en PdF à votre demande)


La violence, si elle n’est pas justifiable, est inacceptable. Le législateur a le devoir de la condamner. Ceux qui ne s’accordent pas sur ce point, au nom de traditions culturelles ou religieuses, s’excluent de la compagnie de leurs semblables. Mais après avoir dit cela, on a rien dit.

Les médiats nous informent de ces faits divers sans préciser le contexte culturel ou religieux sur lequel ces violences se produisent. Une fois les consules de la pensée unique et aseptisée ont péroré de sentences, il reste un manque, car passé les émotions et autres dégueulis de bons sentiments, rien n’est vraiment dit des causes probables qui les produisent. C’est manquer d’honnêteté et s’en rendre complice. Nos démocraties, par contraintes idéologiques, historiques et trop souvent pour des intérêts privés, s’ouvrent à d’autres cultures et religions ne se souciant pas des équilibres nécessaires ni du respect qu’ils doivent aux citoyens de souche. Et, on ne nie pas que le refus pathologique de l’intégration pour certaines ethnies et religions posent de gros problèmes que la loi ne peut à elle seule résoudre et contre lesquelles l’opposition ne doit pas fléchir. Ces milieux ont une perception de la femme et du mariage qui génère des violences qui ne devraient pas être admises dans les sociétés policées.

C’est avec la Renaissance et l’émergence du capitalisme que l’image de la femme se déforme alors que durant tout le Moyen-âge elle est exaltée, idéalisée, un peu trop peut-être. Elle ne retrouvera plus son statut qui avait permis à l’homme d’affirmer son identité sexuelle, de l’assumer dans une virilité qui s’épa­nouissait dans la viridité que l’Union Sponsale assumait soit dans le mariage ou dans celle des engagements religieux. La chevalerie en fut l’archétype.

Il faut convenir, les violences ne cessent de monter en puissance et en nature depuis la révolution de 1789, qu’elles soient mondiales avec les guerres, nationales avec ses injustices, sociétales avec des lois qui écrasent les fondements moraux et renversent l’anthropologie, culturelle avec les options idéologiques. Nous sommes victimes et auteurs d’une effarante manipulation qui forme nos fleuves de sang et procrée ses monstres. Le philo­sophe René Girard dans son livre : Achever Clausewitz, développe ce thème et précise qu’elles accélèrent la venue de l’Apocalypse, c’est-à-dire les châtiments purificateurs. C’est la société qui les nourrit, elle ne joue plus son rôle de protectrice du fait que rien ne semble susceptible d’être interdit, que la vérité est relative à soi, elle s’est auto-mutilée, s’enlevant ses propres moyens de régulation et de protection.

La société autorise le divorce, la contraception, l’avortement, le mariage, l’euthanasie sélective embryonnaire et l’extermination des inutiles trop coûteux comme Vincent Lambert qui fut un instrument de lutte idéologique. Y-t-il quelque chose de plus violent que cet invraisemblable inventaire qui signe notre décadence ?

Madame Elisabeth Badinter dans son livre, Fausse Route, dénonce, en s’appuyant sur des observations scientifiques mondiales, les dérives du féminisme et prouve, que le comportement vindicatif des femmes est pour plus de 50 % la cause des violences dans le foyer. Peut-être aurait-elle dû parler de la culpabilité écrasante que ressentent les unions matrimoniales qui pratiquent la contraception et l’avortement. Ces pécheurs ni ne savent, ni ne peuvent assumer les conséquences de leurs actes profondément mauvais. Une culpabilité si écrasante qu’on se garde bien de les informer sur les effets dévastateurs de ces pratiques dans les domaines affectifs, moraux et psychologiques. C’est ainsi que seuls à affronter leur péché, ils n’ont de possibilité de se soulager que dans la violence contre leur conjoint, mais aussi contre eux-mêmes, une sorte de suicide noir. Ils sont prisonniers d’un isolement moral, spirituel, ils se noient. Ils ont beau se convaincre de leur bon droit au regard de la loi, ils ressentent un désaveu oppressant. Leur désarroi est un appel refoulé à la miséricorde si fortement qu’ils glissent dans un désespoir dangereux pour eux-mêmes et pour l’autre. Certains sans sortent mieux, à cause de leur culture, leur niveau social, ils parviennent à exploser leur conscience, mais alors ils se donnent totalement à un autre maître.

L’image de la mère et du père sont à ce point déchirées de nos jours que leurs enfants en ressentent les résonances…

Ces renversements anthropologiques, moraux et spirituels ainsi que culturels sont les fruits vénéneux d’une imposture qui est idéologique, économique. La femme, l’épouse quitte ses attributions naturelles pour occuper des charges qui ne relèvent ontologiquement que de l’homme, de l’époux. Sa nouvelle position usurpée participe à une sorte d’émasculation de son homme, ce que confirme le concept monoparental et qui s’étend à des unions homosexuelles et pour finir dans l’aberration du genre. Le refus d’accueillir l’identité sexuelle comme intégrante à la personne du conjoint ne peut que générer la violence. La femme, l’épouse, la mère est devenue Lilith, la face féminine de Lucifer, l’ogresse, la prêtresse sacrificatrice.

Bien sûr il y a d’autres causes : l’alcoolisme, la drogue, les tramatisme, les fragilités psychologiques et certainement, toutes les violences conjugales ne relèvent pas de la seule responsabilité de l’épouse ; mais il est évident que le nombre d’agressions serait moindre si chacun reprenait sa place et respectait l’autre dans son intégralité ce qui induit l’acceptation de l’identité sexuelle de l’autre.

La multiplication des dérives homosexuelles sont les conséquences massives des déséquilibres relationnels entre la femme et l’homme avant que le déséquilibre ne passe de l’un à l’enfant. Les unions matrimoniales sont confrontées à un affaisse­ment mutuel de l’identité sexuelle faute d’être assumée. La société s’auto-féconde monstrueuse et génère ses monstres...

L’Église Catholique a développé une théologie mariale pratique et de grand intérêt pédagogique. C’est la Vierge Marie qui est le modèle de la femme et de la mère totalement assumées. Le culte marial est la source du renouveau de la famille puisque c’est Marie qui nous introduit dans le sanctuaire de la Sainte Famille. C’est par elle que se restaure l’image foudroyée du père, de l’homme, ce chasseur et du recouvrement de la force positive qui jaillit d’une virilité accomplie dans une viridité elle-même assumée dans la grâce de l’Union Sponsale. L’homme, la femme ne sont ni des rêves, ni des idéaux insaisissables, mais ce sont bien les deux membres d’une même réalité qui, répondant à leur vocation matrimoniale, assument une charge naturelle et surnaturelle de la société. Cette réalité qui aujourd’hui est rejetée s’imposera de nouveau dans la nuit d’une justice que nul ne pourra arrêter puisque la Miséricorde aura été repoussée, moquée. Jean-Paul Sartes a écrit : « ...l’enfer c’est les autres. » cette sentence eût été juste s’il avait précisé que l’enfer commence en soi quand on refuse l’amour de Dieu et sa vérité.

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