SAINT EUPHRONE[1] OU EUFROY,
ARCHEVÊQUE DE TOURS ET CONFESSEUR (573).
Euphrone, issu de race sénatoriale, et neveu de saint Grégoire, évêque de Langres (541), embrassa la cléricature dès sa jeunesse et donna l’exemple de toutes les vertus et de toutes les bonnes œuvres. Il succéda à Gonthaire dans le gouvernement de l’Eglise de Tours. Son humilité, sa douceur, son affabilité le firent bien venir de tout le monde.
Il assista au troisième concile de Paris, et convoqua lui-même le deuxième concile de Tours (566), auquel vinrent siéger saint Prétextat de Rouen et saint Germain de Paris, et beaucoup d’autres évêques de ces trois provinces. Un incendie ayant dévoré la plus grande partie de la ville de Tours et toutes ses églises, Euphrone consola ses ouailles malheureuses dans les entrailles d’un bon Pasteur, et sa charité fut leur principal refuge. Deux basiliques furent relevées à ses frais. Il couvrit l’église de Saint-Martin avec des lames d’étain, en quoi il fut aidé par la munificence du roi Clotaire Ier (497-561). Il profita de son crédit auprès du roi Caribert (561-567) pour défendre la ville de Tours contre les exactions des collecteurs d’impôts et pour faire confirmer les immunités de cette ville par l’autorité royale. Il bénit l’oratoire élevé en l’honneur de sainte Maure et de sainte Britte, et fut choisi avec d’autres évêques par le roi d’Austrasie, Sigebert Ier (561-575), pour porter solennellement un morceau de la vraie Croix au monastère de Sainte-Radegonde à Poitiers.
Après avoir brillé par le don des miracles et par celui de prophétie, il rendit son âme à Dieu, étant septuagénaire, et après dix-sept ans d’épiscopat. Son successeur fut l’illustre saint Grégoire de Tours (539-593) que l’Eglise honore le 17 novembre. Son corps fut enseveli avec honneur dans l’église de Saint-Martin.
Propre de Tours.
[1] Alias : Eufroine, Eufraise.
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