"NON ! JE NE TE LE DONNERAI PAS…"
Une douche au lointain de souvenirs accrochés aux sommets des terrils coiffés des brumes. Se souvenir. Ne pas le vouloir…
Ne pas le donner. Tu n'étais pas à ses aubes enchanteresses. Tu n'étais pas au craquement de son jour. Ces lueurs drapées se défendant de soulever le voile du sourire pudique des origines. Tu n'as pas ri de ses rayons du soleil se jouant des volutes se perdant dans la plaine flamande… Courant dans les fuyants tracés par les labours. Tu n'as pas vu son visage ruisselait des pluies printanières et riant des poussières d'eau soulevées par la brise des monts ardennais. Et cet hélios triomphant de sa virilité foudroyante. Ses jours s'avançaient, se succédaient découvrant la tombe béante de ses rires ignorés, de ses caresses tombées. Il avançait dans le temps ou le happait-il, prisonnier de ses redites mortuaires.
Ne pas te le donner. Tu n'as pas essuyé ses larmes sèches. Tu n'as pas entendu ses hurlements silencieux de sa voix bleue. Non, tu t'es perdu dans le quadrille des verres vides et le solo des bouteilles renversées. Tu t'es drogué des cuisses de celles qui n'étaient pas sa mère. Tu n'étais pas là pour entendre ses rêves et ce furent ses cauchemars… Tu as fait de son lit le lieu de ses solitudes terreuses, à jeun de ton bonne nuit… Il n'a pas humé le parfum de ton autorité bienveillante…
Non, il ne te le donnera pas… ce papa. Tu le ne fus jamais.
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