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Photo du rédacteurPierre Aubrit

LETTRE A MON FRÈRE DANS LA FOI : "Traditionis custodes"

Dernière mise à jour : 20 juil. 2021



Pierre Charles Aubrit Saint Pol


Mon Cher Frère Paul,


Tu m’as récemment interrogé sur le pontificat du Pape François dont la compréhension de sa geste pétrinienne est singulièrement déroutante ; oui, il nous déroute, car il est seul, et bien peu de clercs ne font d’efforts pour expliquer ses décisions. Mais il me semble qu’il s’agit d’une disposition de la Providence en lien avec la Fin des Temps. En effet, ne faut-il pas que s’accomplisse la parole de Jésus ? « N’appelez personne père, car vous n’avez qu’un seul Père, Dieu… »

N’y a-t-il pas urgence à ce que les fidèles aient la clarté du chemin à prendre pour se laisser réaliser, s’accomplir enfants de Dieu ?

Ne faut-il pas que la paternité et la maternité sociale, institutionnelle et spirituelle de l’Église soient crucifiées ?

Ne doit-elle pas disparaître ?

N’est-il pas grand temps que le peuple de Dieu et tous les justes de la Terre n’atteignent leur maturité spirituelle pour affronter la grande tribulation purificatrice ?

Ce n’est pas l’Église qui nous engendre. Certes, il est vrai qu’elle est un instrument privilégié pour notre salut, mais il est assurément vrai qu’elle ne nous engendre pas, mais que c’est bien Dieu le Père qui nous engendre par son Fils à l’intérieur d’une adoption qui a pour lait le Précieux Sang de Jésus et les Saintes Larmes de Marie. Il est à chacun d’entre-nous d’établir une relation personnelle avec le Christ Jésus, et que plus personne ne fasse obstacle à l’usage explicite du libre-arbitre de telle manière qu’en cet usage, il perçoive le don de la liberté de Dieu. Il ne peut y avoir de relation d’autorité entre le conseiller spirituel et le pénitent, le rôle du conseiller est d’éclairer le discernement non d’imposer sa volonté, de la même manière, il importe que le pénitent ne s’attache pas à son conseiller au-delà de la confiance, mais qu’il s’attache jalousement à Jésus. Il nous faut considérer que vient le temps très proche où nous aurons pour seul bagage notre foi pour affronter le déferlement d’épreuves découlant de la Sainte Justice du Père éternel.

Le Pape François est le Pasteur qui marche dans la lumière de la Fin des Temps, comme l’a annoncé la Vierge Marie à Garabandal : « […] alors que la Pape Jean XXIII venait de mourir, la conversation entre Conchita et sa mère, puis avec Maximina, Mme Ortiz et une autre femme, se termina ainsi : « Après ce Pape (Jean XXIII), il n’en reste plus que trois, et ensuite ce sera la Fin des Temps… La Vierge n’a pas dit « La Fin du Monde », mais la « Fin des Temps » Quant à Conchita, elle affirmera n’en pas savoir la différence… [1]»

Comme déjà précisé en d’autres articles, le Pape émérite Benoît XVI, par sa renonciation, a ouvert l’Apocalypse, il a abaissé l’Église pour qu’elle ne retienne plus, au-delà du temps imparti, l’Antéchrist, car la fin des nations est à son accomplissement. Qu’importe ce qui l’aura poussé à cette décision, le fait est, que Dieu l’a retournée contre le Mauvais et ceux qui le servent[2]. C’est donc à la lumière des Fins Dernières qu’il faut regarder les décisions du Pape François, la convocation du prochain synode nous y aide beaucoup ; nous constatons une accélération des réformes qui, pour certaines sont des applications recommandées par le Concile de Trente, et nous nous réjouissons que notre Pape marche davantage à découvert pour ce qui est de la gouvernance des peuples comme nous l’avons vu récemment avec l’Etat italien au sujet des lois liberticides et profondément contraires à la Loi Naturelle. Il se pourrait bien que tout ceci soit en lien avec les entrevues privées accordées au Père Pétard et à l’évêque du diocèse de Medjugorje dont le statut est changé puisque le lieu saint dépend directement de la Secrétairerie d’Etat du Vatican, c’est-à-dire sous l’autorité directe du Pape.

Mais je reviens sur le motu proprio : Traditionis custodes. Comme je l’ai écrit dans ma lettre du 24 juin dernier, au sujet de la décision de l’évêque de Dijon envers la Fraternité Saint Pierre : Une décision justifiée. Le Pape dans son motu proprio en explique les raisons, et pour autant, le rite extraordinaire n’est pas interdit, mais l’autorisation en revient exclusivement à l’ordinaire du diocèse : « Selon un nouveau motu proprio, le rôle de l’évêque est primordial dans la régulation de la célébration suivant l’ancien rite: « Il est de sa compétence exclusive d’autoriser le recours au Missale Romanum de 1962 dans son diocèse, selon les directives du Siège Apostolique ». Il est également dans la responsabilité de l’évêque de veiller à ce que les groupes qui célèbrent aujourd’hui avec le missel de 1962 « n’excluent pas la validité et la légitimité de la réforme liturgique, des écrits du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical ». Ces dispositions nouvelles et plus vigilantes sont dues à un : « risque de la division ». « C’est pour défendre l’unité du Corps du Christ que je me vois contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs », écrit le pape dans une lettre aux évêques qui accompagne un motu proprio et dans laquelle il explique les raisons de sa décision soulignant qu’« il est de plus en plus évident … qu’il existe un rapport étroit entre le choix des célébrations selon les livres liturgiques antérieurs au Concile Vatican II et le rejet de l’Église et de ses institutions au nom de ce qu’ils jugent être la ‘vraie Église’ ». « Il s’agit d’un comportement qui contredit la communion, affirme le pape, qui alimente cette tendance à la division … contre laquelle l’apôtre Paul a fermement réagi.[3] » Ces explications sont histori­quement vraies, je peux en témoigner puisque j’ai bien connu les décideurs qui, en leur temps, avaient d’eux-mêmes, sollicité la bienveillance de Rome pour réintégrer l’unité après le schisme de Mgr Lefebvre, mais avec la ferme intention de ne pas respecter les enga­gements dument signés ; pour eux, il était clair que la seule liturgie valide est et demeure celle précédant la réforme du Pape saint Jean XXIII, et il n’était pas question de considérer valide le Second Concile du Vatican. En cela, ils ont été déloyaux, et le sont restés au vue de la liturgie qu’ils ont déployée lors des Fêtes Pascales dans la paroisse Saint Matthieu du diocèse de Perpignan-Elne. Il faut également noter qu’accueillis dans une paroisse, ils finissent toujours par s’imposer en conquérants, bafouant la lettre et l’esprit « du motu proprio Summorum Pontificum (2007) par Benoît XVI ».

Il est évident, qu’il n’est pas acceptable que ces fraternités sacerdotales traditionnelles n’aient aucune loyauté envers l’Église et le Saint Siège, et demeurent explicitement un contre témoignage de charité puisque qu’elles se refusent à poser un acte de communion à Pierre par ce qu’elles rejettent la messe selon la réforme conciliaire, ne la croyant pas valide. Une attitude qui développe un enfermement dur qu’elles ont déployé autour d’elles, se forgeant l’image d’un élitisme social-religieux ou s’y mêlent des options politiques qui n’ont rien à voir avec l’intention de Jésus. Certainement, en elles se trouvent de pieux prêtres et laïcs, mais ils sont rarement aux responsabilités et bien trop souvent muselés par des clivages dominants qui ont peu de chose à voir avec la mission de l’Eglise qui est l’annonce de l’Évangile à tous.

La décision souveraine du Pape François prise après une consultation dans l’esprit synodal pose un ultimatum à tous les membres de ces fraternités, ils vont devoir exprimer personnellement et clairement leur position quant à la réalité de leur communion dans l’Église à laquelle tout baptisé est ordonné et obligé.

Il se pose pour ces communautés la question de l’universalité du sacerdoce qui ne peut être confiné à des particularités exorbitées de la communion et de la charité. Ce questionnement doit les guider ainsi que la Fraternité Saint Pie X dans leur position quant à la montée en puissance des tribulations purificatrices.

Les dispositions prises par le Pape François ont pour objet de mettre en situation de résistance spirituelle l’en­semble de l’Église, car le déchainement des puissances dévastatrices va s’accélérer, la preuve en est signifiée par la visite intentionnellement transgressive du Président Macron à Lourdes.

Tout nous laisse croire que la réforme de la Curie et de toutes les institutions vont interpeler tous les courants qui, profitant du Second Concile du Vatican, ont accéléré les désordres que nous avons traversés et que nous conti­nuons d’affronter : « Quand on lit la lettre du Pape aux évêques, le Saint-Père demande un renouveau eucharistique et une nouvelle attention à la liturgie pour toute l’Église, et pas seulement pour le missel extraordinaire mais pour le missel romain de Paul VI. Il y a eu des excès, et il faut que tous, se sentent concernés par ce renouveau eucharistique et liturgique. Nous devrons le travailler partout.[4] »

On ne peut ignorer que les raisons qui amenèrent le surgissement des courants traditionalistes est dû à la crise provoquée par les courants progressistes qui ne cachèrent jamais leur intention de détruire tout ce qui existait au nom d’une mise à jour délirante, aux pratiques iconoclastes sans aucun souci de charité, et dont les conséquences désastreuses se poursuivent encore aujourd’hui dans les domaines de la liturgie, de la doctrine, ce qui engendra les scandales moraux que nous affrontons encore. Si chacun d’entre les catholiques est responsable de ses choix, il est important de souligner que les iconoclastes d’hier et d’aujourd’hui ont une responsabilité à résonance univer­selle dont ils auront à répondre, et qui justifia la vision de l’enfer jusqu’au Tartare à Fatima, à Garabandal et ailleurs.

Tu comprends alors Mon Cher Frère, les raisons de mon insistance à rester uni au successeur de Pierre, et de prier, prier sans jamais ignorer la nécessaire charité que nous devons les uns envers les autres et envers tous les hommes que Jésus appelle avec une presse amoureuse.


________________________________________________________ [1] - Extrait du livre du Père Santiago Juan de Maria-1961) [2] - Le mystère du mal de Giorgio Agamben ed. Bayard. [3] -Extrait de Zénit [4] - tiré de News Vatican




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